L’élaboration imaginative du fonctionnement corporel s’organise en 
fantasme. (…) C’est à partir du matériel de l’élaboration imaginative
du fonctionnement corporel que la psyché se forge.

D. W. Winnicott, La nature humaine

 

 

2.1. Les images du corps dans la psyché, repères théoriques

La notion d’ « image du corps » a traversé l’histoire et la conceptualisation psychanalytique. Depuis Paul Schilder (1935) de nombreux théoriciens l’ont revisitée et des générations de cliniciens ont pu apprécier la vitalité et la richesse de cette idée. Il n’est pas question ici de penser une épistémologie de ce concept, ni d’en suivre les avancées dans les divers courants psychanalytiques. Il me semble toutefois juste de citer quelques uns de ceux qui ont déployé cette notion de manière personnelle et féconde, en lien avec leur propre recherche.

Il s’agit bien sûr de Françoise Dolto avec sa théorisation de l’image inconsciente du corps, de Didier Anzieu avec toutes les déclinaisons intéressantes de son concept de « moi-peau », de certaines psychanalystes anglaises comme Esther Bick et Frances Tustin dans leur travail avec les nourrissons pour l’une, avec les enfants autistes pour l’autre, de D. W. Winnicott dans sa clinique de pédiatre et de psychanalyste, ainsi que de grands pionniers de la psychanalyse tels que W.G.Groddeck, O. Rank, S. Ferenczi dont les écrits prennent en compte cette conception sans toutefois la nommer précisément. J. Lacan également a d’une certaine manière utilisé cette notion d’image du corps, dans sa théorie du stade du miroir chez l’enfant. J. Ajuriaguerra et H. Wallon ont, chacun à leur manière, en différenciant la notion de schéma corporel de celle d’image du corps, vivifié celle-ci en amenant de nombreux psychomotriciens par la suite, à la prendre en compte, au plus près de leur pratique et de leur référentiel théorique.

La liste n’est évidemment pas exhaustive, de ceux qui ont remanié et fait évoluer cette notion, en utilisant notamment une médiation corporelle dans leur clinique psychothérapeutique. Qui utilise la relaxation, l’art-thérapie, le psychodrame ou une technique à médiation dans sa pratique de thérapeute psychique, a inévitablement sa conceptualisation personnelle de  « l’image du corps ». Qui a une réflexion sur la psychosomatique a fait sans nul doute avancer cette idée dans des contrées nouvelles, utiles pour la clinique quotidienne.

Pour ma part, je décline cette notion au pluriel. Nous autres humains sommes des êtres pour lesquels l’imaginaire est prépondérant. Par nos multiples capteurs sensoriels et perceptifs, et en tout premier lieu la vision, nous recevons une infinité d’images de notre environnement extérieur, et sans cesse nous fabriquons des images dans notre vie intérieure, car nous aimons nous raconter des histoires. La relation à notre corps propre, qui est une des plus intimes qui soient, n’est pas exempte de cette production incessante. Le reflet dans un miroir, et dans le regard des autres nous renvoie diverses images de nous-mêmes, et de notre corps. Mais les images les plus nombreuses proviennent de l’intérieur de nous-mêmes et ont été nourries de la multiplicité de nos sensations, émotions, désirs, gratifications, frustrations et récits intimes, c'est-à-dire de la somme de nos expériences affectives, libidinales et narcissiques établies au cours de notre vie et essentiellement dans ses premiers temps, socle sur lequel repose toutes les autres par la suite.

Ces images du corps, conscientes et inconscientes, sont donc innombrables, certaines complètement figées et enkystées, d’autres labiles, souples et en mutation continuelle. Le travail du psychanalyste est de permettre à certaines images du corps d’évoluer, en corrélation avec la maturation affective d’un sujet donné et de débusquer celles qui sont prises au piège dans des positions régressives ou archaïques, et entravent ce sujet dans sa maturation spontanée et saine. 

Plus les images du corps seront libérées d’une angoisse envahissante et toxique, plus elles retrouveront une irrigation libidinale de bonne qualité, renforçant le narcissisme de la personne. 

Il est aisé pour tout un chacun de comprendre ce que sont les images conscientes du corps présentes dans la pensée et portées par des représentations mentales. Les images inconscientes du corps, elles, circulent dans la vie fantasmatique d’une personne et apparaissent sous forme de représentants dans ses rêves, génèrent des symptômes, ou lui permettent d’épanouir sa personnalité.

Les images conscientes du corps cohabitent dans la psyché avec des images inconscientes, certaines harmonieuses, d’autres en souffrance ou complètement immatures. Il ne serait pas souhaitable d’aller plus avant ici vers une théorisation de cette notion, mais un exemple peut en illustrer le propos.

2.2. Les images du corps dans la psyché, positionnement clinique

Considérons un enfant d’âge scolaire, intelligent, aimé par ses parents, à l’aise dans ses relations aux autres, avec des traits physiques qui ne lui posent pas de problème particulier, curieux du monde environnant, globalement bien dans son corps en mouvement, qui présenterait un symptôme isolé tel qu’une énurésie nocturne. Il est clair que dans ce cas, les images conscientes du corps de cet enfant lui permettent d’asseoir une personnalité solide, à l’exception de celle qui lui occasionnera une gêne et une dévalorisation narcissique lorsqu’il sera confronté à certaines situations dans lesquels son symptôme sera à prendre en compte, comme lors de séjours hors du cercle familial.

En ce qui concerne ses images inconscientes du corps, la plupart sont probablement irriguées par des fantasmes cohérents avec son âge, mais l’image inconsciente du corps urétrale et mictionnelle est prise dans une fantasmatique antérieure à celle de son âge actuel, ou distordue et confuse, laissant s’exprimer là des émois qui n’ont pas trouvé de voie plus adaptée pour se dire. En dehors d’un trouble neurologique avéré ou d’une acquisition de la propreté forcée ou contrariée qui a gravement perturbé la mise en place naturelle de cette  propreté sphinctérienne, un message provenant de sa vie affective, de son développement libidinal ou de ses assises narcissiques s’exprime par ce symptôme. Il ne s’agit évidemment pas d’établir une liste exhaustive des messages pouvant s’exprimer par un symptôme toujours complexe et résistant, mais d’envisager des hypothèses pour illustrer mon propos.

Peut-être l’enfant désire-t-il rester un peu plus jeune que son âge alors que l’ensemble de sa personnalité s’est déployée dans une maturation exemplaire, peut-être souhaite-t-il rester le petit de maman alors qu’un bébé dont le pipi sollicite l’attention est arrivé au foyer, peut-être son image du corps se croise-t-elle en un point à celle du bébé, ou encore est-ce sa tristesse qui se trompant d’orifice s’exprime par ici au lieu de couler en larmes par les yeux, ou bien est-ce une agressivité qui s’exprime par ce geste plutôt que par d’autres gestes ou paroles qui auraient été culpabilisées, ou alors est-ce une irrigation libidinale à l’âge œdipien qui se serait exprimée dans une forme de masturbation confondant le sexe, l’urètre et l’orifice mictionnel. 

Toutes ces hypothèses décrivent comment un enfant, habitant son corps, sujet de son désir, de ses sentiments, de ses espoirs et de ses peines, en lien avec l’autre, en premier son parent, puis tout autre, peut investir un organe pour signifier quelque chose qu’il ignore consciemment lui-même. Tout un imaginaire circule dans son corps et y inscrit un message affectif, libidinal ou narcissique.  Sa vie psychique est emplie de ce type d’images du corps.

Imaginaire et fonctionnement du corps s’entrelacent et communiquent sans cesse, en intimité profonde, et dans une adresse à un Autre.

Une image du corps fixée à un stade antérieur à l’évolution globale d’une personne, l’est toujours pour des raisons qui ont à voir avec sa vie affective ou libidinale. La plupart du temps, ce sont des angoisses qui ont entravé le processus maturatif ou généré un retour à une posture régressive, mais des sentiments ou des désirs, conscients ou inconscients, peuvent également s’exprimer via cet imaginaire corporel. Un débordement pulsionnel peut aussi envahir la psyché et contaminer les représentations du corps d’un sujet, qui se trouve alors à en subir les effets. Puisque nous autres humains sommes des êtres de relation, c’est toujours en lien avec un autre que ces expressions s’imposent.

L’enfant évoqué précédemment, souffrant d’un symptôme isolé d’énurésie nocturne, pourrait en thérapie, à travers ses dessins, ses modelages ou ses récits imaginaires, mettre en scène, grâce à la relation de transfert, les affects et les drames sous-jacents à sa problématique. Il projetterait dans les divers personnages de ses scénarios inventés, sa tristesse et la colère contre l’enfant nouvellement arrivé par exemple, en dehors de toute la culpabilité qui l’assaille au cœur de sa famille par son souci de ne pas déplaire à ses parents, et par son attachement à ce frère ou cette sœur. Il exprimerait ses attentes et rancœurs vis-à-vis de ses parents sans se sentir lui-même consciemment concerné par cette situation, ne percevant pas que par ses jeux et histoires racontées, c’est sa propre histoire inconsciente qui se  trouve dévoilée.

Les personnages ou les scénarios déployés en séance de thérapie, sont toujours habités par ses propres images du corps qui trouvent ainsi un moyen d’expression, avec souplesse et créativité. Une nouvelle personne adulte entrant alors dans sa vie, hors des figures de son monde interne et des membres actuels de sa famille, pourra lui offrir un nouveau support identificatoire. Une organisation différente des personnages de sa scène intérieure s’établira et la fixation de sa souffrance en ce lieu du corps n’aura plus autant de motivations pour se maintenir.

Pour quitter un scénario fantasmatique insatisfaisant, il est parfois nécessaire de faire entrer un nouveau personnage dans sa mise en scène intime, et d’être à même de l’investir. Un changement de positionnement subjectif peut également suffire à remettre chacun à une place différente,  de nouveaux rêves et fantasmes pouvant alors advenir. 

Un symptôme peut insister très longtemps car le remaniement des images du corps grâce à l’élaboration de toutes ces données affectives et libidinales est un immense travail psychique, mais le gain dépassera toujours de très loin la levée du symptôme en lui-même. Tous les thérapeutes qui laissent se déployer l’imaginaire corporel d’un enfant sur sa scène psychique, sans intervenir par des interprétations qui font par trop violence pour lui, travaillent avec ces images du corps.

L’analyste pour adultes peut de la même manière être attentif à cette spécificité des images du corps. Lorsqu’un sujet prend la parole, celui-ci éclaire et révèle toujours un imaginaire corporel enfoui au fond de sa psyché. Dans une adresse verbalisée à un psychanalyste, il pourra peu à peu repérer les multiples messages de détresse et d’angoisse, les affects ambivalents ainsi que les désirs interdits ou entravés, contenus dans des images du corps d’un temps passé, génératrices de symptômes, afin de relancer une dynamique vivifiante pour des images du corps d’un temps présent, plus libres et matures. Le fonctionnement corporel se colorera alors d’une nouvelle fantasmatique, plus joyeuse et épanouissante.

2.3. Les images du corps dans la vie psychique féminine

Le féminin envisagé ici n’est pas une question de genre mais de sexe. D’identité sexuée et sexuelle. La féminité n’est pas prise en compte là sous son abord extérieur, quoique cette donnée soit consubstantielle à la construction des images du corps féminin, mais dans ses représentations internes. Il ne s’agit pas donc pas de décrire les processus de féminité-mascarade qui exhibent un corps féminin dans une relation sans cesse érotisée et hystérisée à soi-même et à l’autre, mais d’entrevoir les mécanismes de mise en place des images du corps féminin dans la psyché, pour aboutir à une génitalité féminine adulte, dans ses multiples composantes.

Je ne vais pas reprendre ce que d’innombrables psychanalystes depuis Freud ont élaboré en ce qui concerne la sexualité féminine, puisqu’il s’agit là d’un champ immense de la théorie et de la clinique, ayant entraîné nombres de controverses légitimes pendant un siècle, compte-tenu du postulat de départ qui était de calquer le développement psychosexuel de la petite fille sur celui du petit garçon, et de considérer par conséquent la sexualité féminine uniquement marquée d’un manque. Manque de pénis, évidemment.

Je souhaite simplement inscrire ma propre élaboration théorique dans la continuité de certains, à partir de cette conceptualisation des images du corps dans la psyché. A chaque étape de son développement, la petite fille, l’adolescente, puis la femme adulte, a un sexe féminin complètement différencié de celui du garçon et de l’homme, avec une anatomie, un fonctionnement physiologique, biologique et hormonal propre. Elle a donc par conséquent des sensations et des fantasmes en lien avec son sexe singulier, irrigué par une libido qui évolue au fil de sa maturation, de sa vie affective et de ses diverses expérimentations.

La particularité du sexe féminin, par contraste et complémentarité avec celui de l’homme, est d’être enclos et invisible (seule une petite partie externe se laisse entrevoir). Toutes les sensations et émotions qui y circulent, touchent l’intime, l’en-creux et l’intériorité.

Il ne s’agit pas de reprendre ici les étapes du développement psychosexuel de la petite fille, mais d’esquisser ce que la théorisation des images du corps apporte de spécifique. Le sexe anatomique féminin comprend les petites lèvres, la vulve, le clitoris, l’hymen (avant une première pénétration), le vagin, le col de l’utérus, l’utérus, les trompes et les ovaires. Chaque élément de ce sexe anatomique dont on a l’habitude de signaler essentiellement vagin, clitoris et utérus sont investis de multiples manières au fil de la maturation sexuelle féminine, et selon la culture dans laquelle une personne évolue.

Sans avoir une représentation consciente et construite de son sexe féminin, une petite fille dès l’âge de quatre ou cinq ans en a une prescience très puissante, nourrie de ses sensations intimes, de sa vie affective, de ses fantasmes œdipiens, et des identifications à sa mère. Ses images inconscientes lui permettent de le représenter dans tous ses dessins. Outre les indices extérieurs d’une féminité expressive, qui portent sur la présence dans ses dessins de femmes portant des chaussures à talons hauts, une belle robe, une coiffure soignée avec ruban et autres atours telles que boucles d’oreilles et collier, il est toujours touchant de constater combien la petite fille soigne l’intérieur de son dessin.

Elle s’appliquera dans ses coloriages, s’efforçant de ne « pas dépasser ». Ses représentations féminines montreront toujours un triangle bien net, pour désigner la jupe que l’on peut reconnaître comme une image de cet utérus encore consciemment inconnu. Les boutons sur le corsage patiemment dessinés, indiquent qu’elle sait que des promesses l’attendent, que ses seins pousseront et qu’il lui faut en prendre soin. Une petite fille s’appliquera toujours à dessiner de délicates petites fleurs, désignées par elle comme l’imprimé de la robe, mais que fantasmatiquement il est aisé de voir comme son advenir de jeune fille en fleur, puis de femme portant fruit. Les fleurs coloriées sur les dessins des jupes nous indiquent que la présence des ovaires est déjà subtilement perçue. La présence du sac à main, toujours représenté, dévoile ce primat du contenant féminin dans les images inconscientes de son corps sexué.

Il n’y a donc pas que clitoris et vagin qui sont précocement ressentis. Toute la génitalité à venir est en germe dans les images inconscientes du corps de la petite fille. Ses sensations intimes mêlées à d’innombrables fantasmes maillent dès son tout jeune âge, l’étoffe de son identité sexuelle et sexuée. Ces fantasmes peuvent comporter des éléments favorables à son développement, tout autant que des angoisses débordantes qui entraveront par la suite le cheminement de sa sexualité. 

Ces représentations imaginaires s’étayant sur le réel du corps sont traversées de récits entendus, de bruits écoutés, de visions non pensables, de sensations tactiles ou internes troublantes, d’émois éprouvés, d’expériences trop précocement explorées… 

Sa sexualité génitale future s’étayera sur ces premières sensations, émotions et fantasmes, à travers les innombrables images du corps dans sa psyché. Certaines seront lestées d’un poids d’angoisse terrible, envahies d’une culpabilité intenable, ou encore alourdies par une douleur qui ne peut qu’inhiber les expériences à venir. D’autres en revanche seront libres et déliées, et la soutiendront dans ses prises de risque nécessaires pour progresser sur les chemins de la jouissance orgasmique et de la maternité, qui sont souvent les étapes essentielles qu’une femme adulte attend de son épanouissement féminin.

La sexualité humaine n’est pas donnée. Elle est à construire. Par l’expérience subjective de chacun.

La psychanalyse, après Freud, parle de « refus du féminin ». Dans la plupart des cas, c’est seulement une immaturité dans la construction du féminin et de la féminité, par une défaillance des images du corps sexué, qui entrave une femme dans l’accès à son plein potentiel génital. Le travail psychanalytique consiste alors en une reprise de la maturation, une fois l’excès d’angoisse épongé. Les images du corps sont alors décontaminées et retrouvent une évolution spontanée grâce aux nouvelles expériences que la personne peut enfin explorer.

Une femme souffrant de vaginisme par exemple, n’est pas une personne qui refuse à proprement parler son féminin. Sa sexualité génitale ne peut tout simplement pas encore s’établir convenablement, du fait d’une immaturité de son image du corps génital au regard du reste de sa personnalité. L’imaginaire concernant son sexe féminin est contaminé par toutes sortes d’émois inconscients qui agissent sur le corps réel, par une contraction périnéale et une clôture vaginale. Les causes peuvent en être variées et multiples. Il faut la plupart du temps au moins deux sources pour qu’un symptôme advienne.

Dans ce cas il peut s’agir d’émois incestueux, croisés avec une forte angoisse liée à la vue d’un sexe masculin adulte dans l’enfance, à des attouchements sexuels sur son corps immature, à une défaillance des identifications féminines, à une terreur d’enfant face aux pulsions masculines, à une posture de petite fille dans un lien avec une mère trop puissante, ou à toutes sortes de vécus émotionnels subis sur le registre de l’effraction. Les investissements affectifs et libidinaux avec le partenaire actuel sont alors soumis à des émois ou à des angoisses antérieures. Un  remaniement des images du corps féminin est nécessaire pour que se relâche le symptôme. Les fantasmes corporels analysés avec délicatesse, tact et respect se transforment peu à peu pour en laisser apparaître de nouveaux.

Une place différente accordée au partenaire actuel peut remanier le scénario antérieur, et ouvrir la porte à des circulations libidinales plus libres dans le corps sensuel et sexualisé. Parfois un changement de partenaire, qui sollicite chez la personne une autre fantasmatique, suffit à faire céder le symptôme. D’autres fois, des rêves érotiques, enrichis de rencontres récentes, d’émois éprouvés auprès de figures anciennes, ou simplement des lectures suggestives, relancent une vitalité génitale endormie ou détournée d’une voie saine et épanouissante. Il arrive également que le fait de repousser des figures parentales, celle d’un aîné, ou d’autres figures persécutrices, laisse la place à l’arrivée d’un nouveau personnage sur la scène psychique, permettant ainsi l’installation d’une scène intime et relationnelle inédite. Là encore, une attention particulière aux  images du corps d’une personne dans ses interactions, permet de se représenter assez clairement le travail psychique à solliciter pour une amélioration de son état de santé. 

La sexualité féminine s’établit à partir de sensations et émotions qui, provenant du monde extérieur pénètrent en son intérieur, ce qui donne toute sa subtilité à la sensibilité d’une femme, mais peut également par la posture d’accueil nécessaire pour ce faire, occasionner la mise en place de mécanismes défensifs qui gèlent le processus.

Tous les orifices du corps sont sollicités, vagin, anus, méat urinaire, bouche, oreilles, narines par l’odorat particulièrement invité, ainsi que toute la surface de la peau. Or, il se peut que des confusions d’orifice génèrent une symptomatologie insistante. Le jeu avec les différentes portes d’entrée du corps enrichit une sexualité épanouie, mais la confusion entre ces différents orifices perturbe les circulations libidinales. Certaines cystites à répétition par exemple proviennent d’une irrigation libidinale à l’entrée du méat urinaire en lieu et place de la vulve et du clitoris.

Nombres de fillettes à l’approche de la puberté se plaignent de maux de ventre, dans une indifférenciation inévitable entre région intestinale et matrice à venir. La sphère gynécologique est pleine de mystères. Le ventre, siège des émotions, de la digestion et de la sexualité, se trouve en conséquence souvent interpellé. Il est important de discriminer quel est le lieu du corps concerné par des sensations insistantes. Les consultations hospitalières en urgence sont nombreuses à l’âge où le cycle menstruel s’installe, la jeune fille bouleversée ne sachant pas reconnaître sensation ovarienne au moment de la ponte ovulaire, et risque d’appendicite. Il n’est évidemment pas dans mon propos de lier tous les maux de ventre et autres cystites à des questions concernant la sexualité, mais d’éveiller une attention à ces éventuelles corrélations.

Pour un psychanalyste, penser la sexualité féminine à partir de ces images du corps dans la vie psychique permet d’être attentif aux représentations apportées par une patiente, d’entendre la dynamique fantasmatique qui les sous-tend, et d’accompagner convenablement les processus de symbolisation. Nombre de distorsions des images du corps peuvent ainsi être repérées afin d’être remaniées, car un imaginaire destructeur ou immature parasite parfois un corps sexué dont les représentations devraient être plus riches et évoluées.   

Ce qui peut être le cas lors d’une grossesse, ou dans l’éventualité d’un accouchement, tant les images du corps sexué s’avèrent parfois pauvres, infantiles, en décalage trop important et dangereux avec la réalité objective,  ou alors envahis de fantasmes dévastateurs. La subjectivité s’engagera alors de manière nouvelle grâce à ce remaniement de l’imaginaire corporel, afin que l’avènement psychique de la conception, de la grossesse et de l’accouchement puisse se vivre avec suffisamment de plénitude et de sérénité.

Les éléments consubstantiels à la génitalité féminine qui sont l’effraction, et un minimum de violence subie et érotiquement transformée dans l’échange avec un partenaire, se retrouvent dans l’expérience de l’accouchement et garantissent de la capacité psychique de la femme à supporter  cette épreuve.

2.4. Les images du corps dans la vie psychique féminine, en travail 

Je m’en tiendrai dans cet exposé essentiellement à la particularité des images du corps à l’abord et au cours de l’accouchement, mais celles concernant la conception et la grossesse méritent aussi toute l’attention du thérapeute, afin que des troubles liées à ces défaillances ne viennent pas perturber le processus psychique indispensable pour l’établissement d’une maternité.

Le corps subit pendant la grossesse une transformation dont certaines femmes ont rêvé avec enthousiasme, portant dès les premières semaines, des tenues vestimentaires prévues pour les mois proches du terme, car elles souhaitent à tout prix que leur état « se voit ».  D’autres à l’inverse redoutent la métamorphose de leur corps, appréhendant celle-ci avec une angoisse proche d’une terreur de la dysmorphie. Cette évolution en accéléré du corps féminin, hors état pathologique, est unique à l’âge adulte et peut réveiller des angoisses antérieures, en particulier celles qui ont traversé la psyché de l’adolescente si celle-ci avait très mal vécu les transformations de son corps à la puberté.

Une jeune fille ayant vécu une anorexie sévère, insuffisamment traitée au regard des images du corps, peut être entravée dans sa possibilité d’être enceinte des années plus tard. Si toutefois une cicatrisation psychique a permis qu’une grossesse advienne, une vigilance est nécessaire concernant l’évolution de celle-ci et des suites de l’accouchement.

Si la transformation du corps a été rapide pendant la grossesse, celle qui intervient au moment de la mise au monde de l’enfant est bien plus brutale encore. La femme est délestée de cet enfant qui sans doute l’encombrait les derniers temps et avec lequel elle avait hâte de faire connaissance, mais ce petit être l’accompagnait dans son ventre et ses rêveries, d’une manière parfois moins envahissante que par la suite, lorsqu’elle doit répondre sans cesse à ses besoins alors que les siens propres passent au second plan. 

Malgré le vide souvent éprouvé à l’intérieur et cette charge nouvelle à l’extérieur, la femme ne retrouve pas immédiatement la silhouette qui était la sienne avant l’accouchement. Si elle allaite, la transformation de ses seins est également une mutation à prendre en compte psychiquement, travail supplémentaire que certaines femmes n’ont ni la force ni le désir d’effectuer. 

Dans toutes ces transformations, l’investissement narcissique et libidinal du corps, éclairera de manière intime et singulière le vécu de chaque femme enceinte puis accouchée. 

Si depuis fort longtemps la femme avait rêvé avec plaisir de ce changement d’état, ses images du corps concernant la grossesse seront solides et stables. C’est avec une bonne irrigation libidinale et une certaine fierté qu’elle traversera cette étape. Les incidents de parcours ne troubleront pas sa joie. Si, en revanche, un grave accident surgit, un deuil douloureux et très éprouvant de ses images rêvées et idéalisées, pourra précipiter celle-ci dans un désarroi terrible, tant la réalité s’avèrerait différente de ses fictions fantasmées.

Si l’état de grossesse n’a jamais été objet de rêverie, la femme peut se trouver désemparée à la vue de son ventre s’arrondissant. Elle peut se sentir particulièrement lourde, encombrée et soumise à une lassitude extrême, imaginant que tous ses gestes et déplacements doivent être par conséquent limités. Il est frappant de constater comment certaines femmes peuvent faire avec les désagréments d’une grossesse, sans jamais s’attarder dessus tant les compensations narcissiques supplantent ces petits inconvénients, et combien d’autres se sentent invalidées par leur état. Une grossesse pourtant désirée peut être tout à fait mal vécue et subie si les images du corps d’une femme enceinte n’ont pas été du tout installées, même de manière inconsciente ou en germe, depuis fort longtemps.

Certaines femmes, à l’inverse, font fi de leur état singulier, et s’agitent de la même manière qu’avant la grossesse, maugréant face au besoin de sommeil augmenté pendant les premiers mois, ou se disqualifiant face à un certain ralentissement d’activité lorsqu’elles approchent du terme. Celles-ci manquent d’identifications féminines valorisées et structurantes, et continuent à prendre appui sur des modèles identificatoires qui se situent à l’opposé de figures ayant à voir avec une maternité en gestation. Les images du corps d’une femme enceinte doivent être suffisamment valorisées pour être investies le moment venu, dans les cas où elles n’auraient pas du tout été rêvées antérieurement.

La grossesse est le moment où la sexualité s’exhibe dans le corps. Certaines en retirent une fierté phallique et l’utilisent d’une manière provocante, d’autres vivent cette expérience dans une plénitude féminine authentique, d’autres encore vivent cette transparence de la sexualité génitale dans une immense gêne, ayant du mal à regarder leurs parents dans les yeux, et d’autres, plus rarement de nos jours où contraception et avortement sont accessibles à toutes, éprouvent une véritable honte à afficher ainsi au grand jour leur sexualité.

L’accouchement qui est une rupture avec cet état de grossesse, est tout de même marqué par les éprouvés de plaisir ou de souffrance précédents, ainsi que par l’impact narcissique de cet état sur l’identité de la femme. Selon que les privilèges octroyés par sa situation étaient particulièrement appréciés ou que les inconvénients devenaient insupportables, l’approche du terme sera envisagée de manière contrastée. Fin d’un état idéal et deuil à accomplir, ou fin d’une épreuve et soulagement éprouvé.

Ces sentiments laissent entrevoir l’accouchement à l’horizon, dans des perspectives fort différenciées.

De nos jours et dans notre société, les femmes sont invitées à assister à des séances de préparation à l’accouchement, au cours desquelles des sages-femmes qualifiées les informent du déroulement de l’acte en lui-même, et se tiennent à leur écoute pour tout questionnement et inquiétudes. Celles dont c’est le premier accouchement, ou celles dont l’expérience précédente est restée marquée d’une souffrance psychique ou physique encore insistante, ont besoin d’être rassurées par un personnel compétent qui les soutiendra dans une représentation claire des différentes étapes du processus. 

Cette symbolisation est essentielle pour contenir un imaginaire corporel parfois très loin de la réalité somatique et du déroulement concret d’un évènement perçu de manière souvent confuse, tant les images inconscientes sont toujours prépondérantes. Plus la symbolisation de l’acte lui-même sera opérante, plus la femme aura  de chance de vivre son accouchement de manière active et consciente, si toutefois le personnel médical est dans une disponibilité convenable le jour de l’accouchement, et si aucun accident notoire ne vient rompre un processus normalement démarré. Car malgré les progrès spectaculaires de l’obstétrique au cours de ces dernières décennies, l’accouchement reste un acte dans lequel un imprévu peut encore survenir. 

Ces séances de préparation à l’accouchement sont également un lieu de rencontre entre femmes enceintes, qui peuvent échanger entre elles sur leur représentation de l’accouchement, et partager leurs espoirs ou leur attente anxieuse. Parfois la parole d’une femme ayant expérimenté un accouchement précédent dans une violence encore peu métabolisable pour elle, génère chez d’autres une angoisse envahissante, ou alerte certaines qui n’envisagent nullement la violence susceptible de jaillir, et les difficultés éventuelles pouvant se présenter tant leur scénario interne est huilé, de telle sorte que tout ne peut que merveilleusement se dérouler.

Que ce soit dans les « à priori »  concernant la représentation de l’accouchement ou dans le récit qui peut en être effectué par la suite, il est toujours frappant de constater combien celui-ci est majoré d’une charge affective immense, compte tenu du gigantesque bouleversement émotionnel occasionné par la venue au monde d’un enfant. L’accouchement est souvent imaginé dans une terreur épouvantable ou rêvé de façon extrêmement idéalisé. De la même manière, dans l’après-coup, soit il est vécu subjectivement sur un registre traumatique, soit il est magnifiquement sublimé. Dans tous les cas, la vie fantasmatique fait son œuvre.

Si le refoulement touche les souvenirs concernant les premières représentations de l’accouchement, il est très rare que celui-ci marque de façon puissante le souvenir d’une femme ayant accouché. Le récit de l’accouchement fait partie des coulisses et est peu confié dans ses détails, tant il est du registre de l’intime. Le nouveau-né, quant à lui, prend à juste titre toute la place sur la scène partagée avec les autres. Toutefois, ce qui s’est passé dans les coulisses reste toujours disponible dans la mémoire consciente d’une mère.

Le refoulement premier, lié aux représentations présentes dans l’enfance, est de même nature que celui qui touche aux diverses questions concernant la sexualité. Chez une femme dont les premières représentations de la sexualité féminine sont disponibles dans la psyché, l’imaginaire corporel infantile concernant l’accouchement est très vif dans le souvenir et peut grandement imprégner, s’il a été peu remanié, son expérience de l’accouchement à l’âge adulte.

La douleur est toutefois ce qui résonne le plus dans l’inconscient collectif féminin en ce qui concerne l’accouchement. A l’époque actuelle et dans notre société occidentale où l’anesthésie péridurale est pratique courante et bien maîtrisée, la douleur est envisagée d’une manière innovante au regard de l’histoire de l’humanité. Cette question reste pourtant d’une actualité et d’une vivacité qui nécessite une interrogation des fantasmes sous-jacents.

Dans toute autre intervention médicale dans laquelle le corps souffre, ou dans n’importe quelle situation douloureuse, un soulagement de cette douleur est dans la plupart des cas accepté sans hésitation. Une médication chimique ou toute forme d’anesthésie est ordinairement envisagée pour des soins dentaires, la moindre blessure, un mal de tête ou  tracas quotidien. Personne, hors pathologie masochiste sévère, ne souhaite ressentir une douleur sous prétexte de vivre pleinement une expérience, alors qu’il n’y a pas si longtemps encore, les soins dentaires ou tout autre traitement un peu délicat s’effectuaient sans anesthésie ou pharmacopée antidouleur.

Une attention de plus en plus importante est portée au traitement de la douleur pour les malades en fin de vie, et toute personne sensée se réjouit de cette précaution qui apporte un progrès spectaculaire sur le chemin de l’humanité. Peu d’entre nous évoquent la nécessité pour l’agonisant de vivre pleinement le passage, ou croient en une vertu de la douleur. Mon propos n’est pas ici de mettre en perspective le passage de la naissance et de l’accouchement avec celui de la mort, mais seulement de soulever les distinctions dans le traitement de la douleur, au regard des fantasmatiques qui les sous-tendent. Car en ce qui concerne l’accouchement, la question de l’anesthésie péridurale peut être vécue de manière très ambivalente et n’est pas toujours acceptée facilement. Elle est souvent refusée car la femme veut « vivre pleinement son accouchement » et imagine que cela ne serait pas le cas avec une atténuation de la douleur. Ces positions sont communément répandues et demandent donc à être questionnées.

Au début de l’utilisation de ce type d’anesthésie en salle de naissance, il semble que les dosages étaient trop élevés et qu’après leur accouchement, certaines femmes souffraient de troubles de déréalisation, comme si elles n’avaient pas vraiment vécu cet accouchement. Les anesthésistes sont actuellement vigilants à ce que les dosages et les injections soulagent la douleur tout en permettant à la femme d’avoir accès à des sensations qui lui permettent d’éprouver le passage de son enfant, tout en étant soutenue dans ses représentations du travail et de l’expulsion.

Il n’en reste pas moins que divers praticiens en salle de naissance s’interrogent  lorsqu’ils entendent gémir une femme sous anesthésie, comme si l’inscription de la douleur siégeait quelque part où elle ne pouvait être effacée. Dans d’autres cas, des femmes épuisées par des heures de travail, refusent obstinément un soulagement, afin d’aller au bout d’elles-mêmes, dans un dépassement nécessaire pour que leur accouchement leur paraissent réussi. Elles pourront être fières, sans quoi un sentiment d’échec viendrait s’infiltrer à l’endroit où un soulagement à cette douleur leur aurait été apporté. Les éléments narcissiques cohabitent avec l’irrigation libidinale, au risque d’une dévastation qu’il leur faut à tout prix éprouver. Les images du corps dans la vie psychique féminine concernant l’accouchement sont extrêmement travaillées par cette fantasmatique de la violence, de l’épreuve et de la douleur. 

Il est possible d’imaginer que dans plusieurs générations, cette question de la douleur signant l’authenticité d’un accouchement aura évolué, du fait des transmissions d’inconscient à inconscient entre générations. Une réflexion approfondie au sujet de ces représentations s’inscrivant dans l’inconscient collectif et véhiculée par les préceptes culturels qui nous constituent, ainsi que par les expériences individuelles maintes fois entendues, serait féconde pour notre siècle à venir.

L’accouchement n’en restera pas moins marqué de violence, de mort, de sexualité ou de séparation car aucune anesthésie ne viendra jamais à bout des images dans la psyché. Toujours la traversée du sexe maternel sera questionnée, par les traces dans l’inconscient de l’enfant, et par l’expérience de jouissance du côté de la mère. Toujours la question de la mort sera posée pour cet être arrivant sur la terre des mortels. Toujours cette séparation première, génératrice de rencontre réussie ou échouée, inaugurera les séparations ultérieures génératrices à leur tour de rencontre pleine ou évitée. Ces très puissantes expériences sont impactées d’une part de violence inévitable. Lorsque la brutalité physique est atténuée et que la douceur s’y substitue, une disponibilité intérieure peut soutenir la traversée de la violence psychique.

Lorsqu’un fracas retentit sur les images du corps d’une femme qui aborde son accouchement, une aide psychothérapeutique peut être nécessaire pour réorganiser ses images du corps afin que la femme ne sorte pas trop abîmée psychiquement de cette expérience, et qu’elle soit en mesure d’accueillir son enfant à venir. Les images du corps doivent être souples, dans ce contexte de remaniement très intense et rapide.

J’ai accompagné à plusieurs reprises des femmes ayant réussi à concevoir un enfant avec un homme aimé et désiré, et qui se préparaient dans un désarroi immense à l’épreuve de l’accouchement, avec dans leur psyché des images de viol et de destruction très intense. Ces femmes avaient elle-même été retirées à leur mère de naissance pour être confiées dès leur plus jeune âge à des parents aimants et soutenants. Cette adoption réussie et l’élaboration psychanalytique leur avait permis d’envisager une grossesse avec tous les questionnements affectifs et les angoisses qu’il est aisé d’entrevoir dans ce contexte si lourd.

Des fantasmes d’une violence inouïe envahissaient la psyché et mobilisaient une angoisse de mort, de meurtre et de viol quand elles envisageaient leur propre accouchement. Grâce aux images jaillissant dans les rêves, il apparut que leur propre naissance avait été vécue sur le registre de l’arrachement, et que pour leur mère génitrice également, l’expérience du déchirement avait dû être particulièrement vive. Comme le lieu du déchirement était le sexe féminin maternel, des proto-images, fantasmes archaïques de viol, meurtrissaient leur imaginaire corporel.

Longtemps avant la possibilité d’une conception pour elles, puis au fil de leur grossesse, ces images du corps ont pu être décontaminées de ces fantasmes destructeurs, et leur accouchement a été rendu accessible. Leur mère de naissance avait disparu, il était donc inévitable pour elle que la mort advienne en cet instant crucial. Les méthodes analgésiques contemporaines ont bien aidé dans ces cas à amortir le choc appréhendé, et l’arrivée de l’enfant a pu se vivre dans l’émotion et la rencontre, les larmes de tendresse se mêlant à la mémoire des larmes de détresse et d’horreur, comme pour en laver l’infamie.

Ce moment de l’accouchement est travaillé par une dilatation de la vie psychique qui voit affluer une multitude d’images, réveillées aux abords de l’épreuve. Le psychanalyste est accoucheur et passeur. Il soutiendra la femme pour transformer ses images du corps mortifères, en images de vie et de promesses à venir.