Dans le prolongement des supervisions pour psychomotriciens j’ai eu l’occasion de rencontrer des thérapeutes puis des enseignants, intéressés par une analyse de leurs pratiques corporelles (médiations thérapeutiques ou cours transmis à des élèves : Qi gong, danse, relaxation etc.)

Cette analyse des pratiques s’intéressait essentiellement au champ relationnel entre thérapeute et patient, ou entre professeur et élèves.

À partir d’une première demande venant d’un professeur de théâtre, concernant la relation à son groupe d’élèves comédiens-amateurs et les questionnements qui s’imposaient à lui, j’ai commencé à recevoir des enseignants en expression artistique (peintre, musiciens, vidéaste, céramiste) qui éprouvaient la nécessité de réfléchir :

- d’une part à leurs pratiques (adéquations des propositions en fonction de la population accueillie)

- et d’autre part à leur relation avec le groupe d’élèves, et avec certains élèves en particulier.

Cette analyse des pratiques pour un artiste qui a coutume de travailler seul dans son atelier ou de jouer avec des partenaires peut s’avérer une aide constructive lorsqu’il se trouve confronté à la question de la transmission.

Un groupe d’enfants en bas âge, des adultes en situation sociale difficile ou non alphabétisés, des adolescents en souffrance psychique peuvent dérouter l’artiste plein de bonne volonté mais démuni quant aux outils spécifiques à utiliser dans ces circonstances particulières.

Dans la plupart des cas, l’expérience et les capacités d’adaptation de chacun suffisent à remanier des premiers positionnements maladroits ou erronés.

Toutefois, un dialogue constructif concernant ces outils spécifiques peut être un accélérateur d’idées et de créativité pour l’artiste-professeur.

Quant à la relation avec le groupe et ses membres, celle-ci se trouve toujours améliorée par une réflexion sur les enjeux à l’œuvre dans un atelier. La dynamique d’un groupe est un facteur favorable ou entravant pour l’activité elle-même.

Ces séances d’analyse des pratiques artistiques à visée de transmission se déroulent la plupart du temps de manière bimensuelle et durent une heure. Cependant, leur rythmicité évolue en fonction des nécessités de l’artiste et des difficultés ou intérêts éprouvés avec certains groupes. Leurs modalités dépendent des attentes de chacun et se transforment au fur et à mesure de l’aisance éprouvée à interroger la dynamique du groupe et ses vertus créatives.